Alors qu'à l'école Ozar Hatorah l'émotion est encore vive, l'avocat des familles des victimes relance le débat et souhaite une clarification des rôles de chacun. Au nom de ses clients, il demande la «création d'une enquête parlementaire sur l'affaire Merah» après de nouvelles révélations sur des dysfonctionnements de la police.
En effet selon «Libération», deux policiers toulousains dont le patron de la Direction régionale du renseignement intérieur (DRRI) de Toulouse, Christian Ballé-Andui, et «Hassan», un brigadier qui était à Toulouse chargé du suivi de Mohamed Merah, ont affirmé aux juges qu'ils avaient envisagé dès juin 2011 la transmission au parquet du dossier du «tueur au scooter». A l'époque, leurs supérieurs de la DCRI n'auraient pas réagi à cette alerte.
«Nous voulons connaître la vérité et on ne peut pas avoir d'un côté l'IGPN, avec le dossier de l'Intérieur, et d'un autre côté les juges avec un dossier judiciaire, c'est pourquoi nous demandons la création d'une enquête parlementaire car, à un moment donné, il n'y a que la représentation nationale dans le cadre des pouvoirs qui sont les siens qui peut effacer toutes ces barrières et confronter toutes les versions éparses», insiste donc Me Patrick Klugman.
Or, le président de la commission des Lois, le député PS Jean-Jacques Urvoas, a rappelé jeudi que le «parlement ne pouvait enquêter sur une affaire tant que l'enquête judiciaire était en cours [...] Dans l'affaire de pédophilie d'Outreau, la commission d'enquête parlementaire avait commencé son travail lorsque la justice s'était prononcée», avait-il pris pour exemple. La commission des Lois réalise par ailleurs une mission, à huis clos complet, au point que ni les dates des auditions ni les personnes entendues ne sont connues. Un rapport sera remis en mars 2013.